Papa
Invité
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« Répondre #20 le: 19 Avril 2009 à 22:02:28 » |
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Veuillez excuser mon silence, j'étais pas là ce WE. j'étais à Oraison ou on a voleté pas trop mal ce samedi et ce dimanche.
C'est vrai que j'ai rien raconté de ce lundi de Pâques mais tellement de chose ont été dites. je vais seulement raconter quelques détails qui auraient pû me déstabiliser, mais j'étais déterminé.
Lundi, j'ai décollé avec un gros chardon dans les suspentes qui m'a accompagné tout le vol. j'ai souvent secoué les freins pour le faire tomber mais rien n'y a fait...
A 2500 m au dessus de Tavernes mon téléphone sonne, je tente de répondre mais..personne ne parle. Grrrr. Je consulte l'historique des appels et je vois que c'est Paoline ma fille qui cherche à me joindre. A cet instant là, je suis très inquiet car je la sais en train d'escalader avec Jocelin dans les falaises de la sainte et elle n'a aucune raison de m'appeler à 14 h 30 si ce n'est...accident peut-être. Le vol n'a plus aucune importance. je tente d'appeler mais à 2500 m la réception du réseau est médiocre. Je dois descendre pour chopper le réseau GSM. Oreilles pour tomber et à 1800 enfin ça sonne. Allo Pao, tu m'as appelé ? oui papa, c'est la Canebière ici, pas de voie libre pour escalader, je veux rentrer maison...Heu, Pao, c'est franchement pas le moment, dém....toi. Hé bien maintenant que je suis libéré de cette trouille, je vais devoir me remettre au boulot...En tous cas, je suis content d'avoir pu la joindre sans quoi la crainte m'aurait coulé, c'est sûr.
Deux pompes plus tard, c'est le froid qui me mets le doute. je suis à 2800 m vers Artignosc et je tremble comme un feuille et transite les mains dans le dos. j'en peux plus, je crois que je vais arrêter là, mais...point bas volontaire à Baudinard pour me réchauffer et le moral remonte au beau fixe.
Le lac contourné par l'EST me voici maintenant vertical le déco du Mont Denier et là il faut sérieusement analyser la situation... Sur les crêtes qui décalent vers l'arrière (Chiran) c'est chargé, voire pluvieux vers St André. je sens que le vent est fort (au cap 230, j'ai 8 km/h de vitesse sol accéléré au deuxième barreau) Mais bon, le M Denier c'est toujours comme ça ! Je vois une horde de méduses qui rapplique avec seulement 5 mn de retard sur moi. C'est comme cela que les deltistes appellent les paramous, désolé ça m'est resté ! l'un d'entre eux se laisse descendre vers la pente école de Moustier. je m'y refuse, il y a mieux à faire ! Alors je fais lentement route NO vers saint Jurs. L'itinéraire est lent mais pas trop haut, donc pas trop froid et je sais que je suis le seul survivant. le patron a coulé à Varages et le fiston à Salles. Quant à notre coéquipier Pascal, à dire vrai, on a été lamentable avec lui, on a tout simplement oublié de lui dire sur quelle fréquence on était. A St Jurs, j'ai un peu honte d'être Cumulovore ! Pitié Pascal, pardonne nous !
A Mézel j'évite les venturi dû au relief et passe au large de la montagne de Beynes connue pour son vent fort car alimentée par la vallée de l'Asse. Je ne jette pas non plus sur le Cousson pour les mêmes raisons. c'est donc en plaine que je prendrai ma dernière pompe balisée par un planeur. La voie NO vers les Monges est maintenant fermée car il y pleut. Mais vers l'Est, là ou il pleuvait il y a une heure c'est tout beau. Route au 90° pour un dernier tobogan. Aucune escale sur l'impressionnante montagne de Coupe (appelée aussi barre des Dourbes) car voilà donc pas que la plus essaie de me poursuivre. A tartonne, je ne suis pas dépaysé car j'y ai posé maintes fois en delta. Ironie de l'histoire, je me rappelle qu'en 1996 j'étais un Bordelais fraichement débarqué en Provence et j'ai décollé sur ce site inconnu de Signes avec mon delta et m'était posé dans ce même champs à Tartonne. J'avais volé tout le long avec Etienne qui m'avait servi de guide.
Alors lundi j'ai immédiatement appelé mon mentor parapenteux, (E.Chouard) pour lui dire... T'est un vilain pas beau de ne pas avoir volé avec nous en ce lundi de Pâques. Il m'a répondu, enlève tes lunettes de soleil, peignes toi un peu et essaie de sourire un peu plus que d'habitude si tu veux pas sécher au bord de la route !
2 H 15 plus tard, j'étais chez moi à Brue Auriac. Merci à toutes les méduses de la sainte, merci EC, bisou Paoline.
Prochain objectif, permettre à Sylvain des réaliser son rêve. rallier Grenoble en deux jours/deux vols avec escale Laragne....on va s'en occuper.
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