Une grosse envie d'aventure, de liberté, de découverte de paysages et de montagnes par les airs et en marchant. Revivre le « marche ou vol » des baronnies mais d'une autre façon, en choisissant une météo qui permette de voler plus et de marcher moins.
La météo s’annonçant bonne à partir du 6 septembre, je vais essayer de réaliser le rêve un peu fou de rejoindre Grenoble au départ de la Sainte, sans faire de stop, juste par mes propres moyens en 4 jours au maximum.
Sans plan précis, sans balises à observer, en dormant à la belle étoile, avec juste une direction : Grenoble
Pourquoi Grenoble ??
Parce que tous les chemins mènent à Grenoble !! que c'est possible d'y arriver en quelques jours (1 à 2 jours pour de très bons pilotes, Jacques nous l'a déjà prouvé), qu'on peut re-décoller de beaucoup d'endroits, qu'on ne se pose jamais trop loin de la civilisation, et qu’enfin un bus part de Grenoble tous les jours pour Aix.
Je me suis fixé quelques principes :- Si je fais un tas le 1er jour, je repartirai de la sainte le lendemain
- Si je fais un tas le 2eme ou le 3eme jour, j’arrêterai le fly'trip pour rejoindre les copains à la sortie club sur Séderon
- Je suis seul mais communiquerai ma position régulièrement dès que j'entends mes camarades en vol sur la fréquence du club (j'entends a la radio le Bams même à 100km de la sainte!!
)
- Mon sac ne fera pas plus de 20kg tout compris : duvet light, combinaison de vol, quelques habits de rechange, plusieurs batteries de téléphone pour faire un point météo chaque jour (via internet ou les copains), un mini panneau solaire pour recharger mon vario, 2 litres d’eau et 500g de fruits déshydratés, quelques morceaux de nougats, je trouverai de quoi manger et boire dans les villages que je traverserai.
Merci à toutes les personnes qui m’ont aidé durant ces 4 jours, en particulier :
Le 1er jour :
Regis qui m’a emmené de Vauvenargues (j’y ai garé ma voiture) au col des portes. J’avais prévu de monter au pic par le sentier des plaideurs, il m’a permis de garder des forces pour bien marcher après mon vol
Le 2eme jour :
Vincent que j’ai appelé au téléphone à 8h du mat’ pour son soutien et son point météo. Après une nuit merdique (1h30 de sommeil sur toute la nuit) j’ai bien failli abandonner et partir en stop sur Laragne / Séderon
Christian, un ancien membre du club Sainte Victoire que j’ai rencontré en arrivant fatigué le soir au sommet d’Aspres. Il faisait du camping avec sa compagne au déco, il me donnera à manger, a boire et pleins de conseils pour relier Aspres à Grenoble.
Le 3eme jour :
La dizaine de fusibles du déco d’Aspres.
Un des parapentiste à l’attero de Courtet qui m’a conseillé de passer la nuit sur le plateau de Rochassac plutôt qu’a Courtet ou au Châtel (mon idée au début) car j’y trouverai une source, un refuge et un déco à 2000m au-dessus d’une possible couche d’inversion.
Le 4eme jour :
Mes amis de Vif chez qui je prendrai une douche, un vrai repas et une vraie nuit de sommeil
Je ne remercie pas du tout une seule personne :Le gérant du camping de Banon
: je pensais y manger et y dormir sur les conseils d’un habitant de Banon qui apparemment le connaît bien.
Je fais donc 1km a pied (c’est peu mais j’ai déjà bien marché pour aujourd’hui !!) pour sortir du village, j’arrive au camping, il est presque 21h, je lui dis :
« bonjour ! je viens de la part de Pierre le Belge, je suis un voyageur et cherche un abri pour la nuit, je n’ai qu’un duvet et peu d’argent »
J’espérais qu’il m’ouvrirait gratuitement un de ses bungalow, au pire qu’il me prêterait pour la nuit une tente ou même le vieux matelas d’une chaise longue, y’a quasi plus personne dans son camping en cette saison...
... mais il me montre un coin d’herbe sèche parsemé de petits cailloux a côté des sanitaires et me demande 10€ pour rester ici.
Donc retour au village, il fait nuit, Pierre le Belge n’est plus là. La suite, c’est la bonne pizza et la mauvaise nuit sur ces marches…