Bienvenue, Invité. Veuillez vous connecter ou vous inscrire.

Connexion avec identifiant, mot de passe et durée de la session

 
avancée

9054 Messages dans 1381 Fils de discussion- par 19543 Membres - Dernier membre: kagemusha

18 Avril 2024 à 15:54:51
Parapentes de la Sainte-VictoireParapentes de Sainte-VictoireRECITS DE VOL ET DESCRIPTION DE SITESRécits de volsCross du 21 aout 2010
Pages: [1]   Bas de page
Imprimer
Auteur Fil de discussion: Cross du 21 aout 2010  (Lu 6513 fois)
J-J


Karma: +12/-0
Hors ligne Hors ligne

Messages: 334


J-J


Voir le profil WWW
« le: 23 Août 2010 à 19:28:07 »

Voila ci-dessous un article racontant le cross de samedi. Je posterai trace et vidéo un peu plus tard.

21 aout 2010, Sainte Victoire-Moustiers Sainte Marie.
On a connu pire.

La journée semblait avoir bien commencé puisque je démarrais avec un quart d’heure d’avance sur mon horaire. J’aurai ainsi le temps de bavarder un peu au rendez-vous de Saint Ser, pensé-je innocemment. Mais impossible de trouver une place pour se garer afin d’acheter le casse-croûte de midi. Bref, je tergiverse dix minutes dans mon petit village farci de touristes et finis par me tanker tant bien que mal. J’achète ma fougasse et je file. Bon, jusque là tout va bien. Soudain le bip de ma jauge de carburant m’annonce qu’il est l’heure de préparer quelques poignées d’euros pour les distribuer joyeusement à l’infâme pompiste de permanence. Le chrono se marre et murmure qu’un quart d’heure d’avance quand on n’a pas de tronche c’est trop juste. Je me rue dans la station et gave ce salopard de réservoir, j’enfonce rageusement ma carte bancaire dans le lecteur (« C’est à vous de le faire Monsieur !!! ») (Où est le temps où, au son d’un coup de klaxon, le diligent pompiste en tenue de la marque accourait promptement, sourire aux lèvres, chiffon pendant de la poche et raclette à la main puis vous commentait l’actualité encore plus finement qu’à 5 colonnes à la une ? Mais je parle d’un temps que les moins …..) Bref, après avoir versé mon obole à la gloire de l’Erika et fulminé devant mon chrono hilare c’est parti pour Saint Ser et je suis limite timing, mais correct.
Je passe le péage de Lançon sans problème mais cent mètres après….Bouchon ! Il me faudra vingt minutes pour sortir de ce conglomérat dût aux voyeurs qui vont au sud et qui ralentissent pour voir un accident de moto sur l’autre voie! Je turbine ensuite jusqu’à Aix et…… « §$µ* » de nom de « #°&&= », je rate la sortie et suis maintenant obligé de me taper l’aller retour jusqu’à la Bouilladisse ! Mon chrono se tape sur les cuisses. C’est donc foutu pour retrouver les copains quand j’arrive à Saint Ser puisqu’ils viennent de quitter le parking depuis plusieurs minutes me dit un courageux qui monte par le Sud, trace directe ! Bon je les recollerai peut-être à Puy de Rians et c’est bon, maugréé-je. Mais il est dit que ce matin tout va de guingois ! Je me plante de route dans Puyloubier et je suis remis sur les rails in extrémis par un camion du comité feu qui patrouille. Je fais un effort surhumain pour ne pas donner un violent coup de marteau sur la tête de mon chrono. J’arrive enfin au col des Portes en me disant que si le trajet a été aussi naze, le vol qui s’en suivra va certainement rester dans les annales des vols pourris ou des vaches de daubes avec suspentes dans les kékés et toutes ces réjouissances si agréables qui nous pendent au nez quand on insiste de trop. je coupe le contact et mon chrono, dans un dernier sursaut, agonise enfin dans un rictus rigolard.

La montée en solitaire en plein cagnard est une heure de pur régal, mais comme aucun cum ne montre le bout de son nez au-dessus de moi, je me dis que peut-être faut-il ne pas partir trop tôt aujourd’hui et qu’à toute chose malheur est bon, qu’à vouloir arrivé trop tôt etc…bref, énervement, chaleur, impression du sac qui s’alourdit au fur et à mesure de la montée qui elle-même s’accentue avec le temps qui passe : je suis en plein délire.
J’arrive enfin sur l’altiport en faisant le mec frais comme un gardon. Tout le monde est déjà là en train de casser la croûte et de guetter le créneau. La fenêtre est pour l’instant obstinément fermée. Nous tuons le temps sous les monstrueuses blagues de Nico (les castors à la queue plate par exemple) et quelques minutes plus tard, alors que mes pulsations sont enfin redescendues, la Sainte Beaume s’éclaire. Le Ventoux et Digne fument déjà, mais toujours rien chez nous. Pour ma part je pense qu’il s’agit du fait que l’humidité ne rentre pas ou mal en régime d’est et sud-est car les massifs qui nous séparent de la mer font écran à l’humidité marine et qu’il reste du sud-est à cette heure là. Mais pas de nuages ne veut pas dire pas de thermiques. Sur ces considérations philosophico-météorologiques une pilote décolle alors pour un vol en local et nous observons en salivant la présence en avant du relief de thermiques généreux. Encore un peu d’attente collective puis les départs se succèdent et tout le monde se retrouve au-dessus de la Sainte (enfin, si j’ose dire…) en attente. Certains sont déjà aux alentours de 2000. Je me décide. Juste après le déco je trouve en effet du sympa et je l’enroule sans problème. Au-dessus de moi, vers 2000, des voiles filent vers le nord-est, d’autres plein nord. J’ai l’impression que le vent météo est nul voir un poil de sud. Je suis à 1700 mais je tente le coup plein nord vers le Luberon. 3km comme ça où rien ne se passe. Je vole côte à côte avec Jean-Luc et j’en profite pour faire une belle vidéo. Une demi-heure plus tard l’appareil m’annonce « carte pleine » alors qu’elle est neuve. Il me faut bousiller tout le début du vol pour la reformater avec mes gants de ski sur les petits boutons. Génial ! Excuses-moi Jean-Luc mais tu étais dans le formatage ! Je trouve alors une cheminée qui me remonte à 2200 en me décalant vers l’est. Un joli +7 pendant quelques secondes me fait plaisir et me rassure. Je travaille tranquillement et j’enchaine ensuite sans me préoccuper du cap mais en cherchant à noyauter au mieux et surtout à rester patient. Les colonnes sont relativement douces et le plafond est environ vers 2200. Petit jeu avec les barbules (j’adore !!!) et doucement les kilomètres commencent à s’additionner. Je sens une tendance  variant entre du sud-ouest et du nord-ouest. Je choisis alors de viser Artigues pour assurer un retour facile si ça ne se passait pas bien. Mais en arrivant au-dessus des champs, les ascenseurs sont là. Pas de problème. A la radio Bams annonce qu’il est posé et qu’il va faire la navette pour ceux qui le souhaitent. Ne serait-il pas fourbe ? Non car il enchaine aussitôt en encourageant les persévérants chanceux que nous sommes. Un peu d’inquiétude néanmoins à deux reprises lorsque vers 1100 m je ne trouve plus rien mais le travail en finesse paie et les cums sont maintenant là pour me guider. Artigues, Esparron, Saint Martin en zigzaguant car vers Esparron ça décale bien vers le sud-est confirmant la tendance nord nord-ouest ressentie. Au nord de Saint Martin je suis vers 2300 et je me lance dans la transition vers Montmeyan pour rectifier le cap sinon je vais me faire emmener au sud-est dans des zones que je ne connais pas et aux TMA non fréquentables ! Il y a quinze bornes à faire, alors je m’allonge au mieux et je laisse voler aux arrières pour tirer un maximum. Je passe au sud de la Verdière dans un long glide et soudain un joli thermique se signale, je le traverse et vu la taille je fais demi-tour pour refaire un plein à 2200. J’arrive néanmoins bas sur Montmeyan et je me refais mètre par mètre pour ensuite filer sur Régusse. Maintenant j’ai deux options, j’ai un peu de gaz (2200), soit j’y vais par la droite au-dessus de Canjuers car un beau cum est là est s’étend au nord-est jusqu’à Moustiers et au-delà, mais je n’ai pas envie de poser dans les environs, soit par la gauche vers Sainte Croix du Verdon, mais dans le bleu. Deux voiles sont devant moi très hautes et se refond à l’entrée du lac. Je décide de temporiser pour choisir mon option en me disant qu’il doivent être environ trois ou quatre cent mètres au-dessus de moi et que donc y a bon là bas, sans doute grâce au lac. Fort de cette déduction de Sherlock Holmes des bacs à sable je me jette sous eux mais, le vario ne l’entend pas de cette oreille et signale en beuglant que moins trois et moins quatre ce n’est pas bon, mais alors pas bon du tout. J’arrive bas…très bas. Et rien pour m’aider. Je suis en train de me faire enfoncer au sud de Baudinard-sur-Verdon et c’est bien parti pour une vache à deux mètres du bol de sangria. Rien à faire il faut poser. Une route pour le retour. Il y en a une dessous et j’y vois une voiture. C’est bon. Au moins je pourrai rentrer sans trop de galère (une pensée pour JML dans sa petite clairière), d’autant que le grand champ dessous fait bien l’affaire. Mais je rentre en très basses couches et bien que les arbres remuent à peine, je me fais secouer. L’espoir de sortir et la rage d’échouer là se succèdent pendant cinq bonnes minutes. Mais sécurité d’abord. Appliquant mes préceptes à la lettre (n’est-ce pas Bams ?) vers 100 m sol je sors le train du cocon pour me stabiliser et je commence ma perte d’altitude. Quelques brins de paille passent devant moi et une odeur chaude de champ d’été m’arrive aux narines. L’air est turbulent et je me concentre dans ces petits pétards pas sympas. Soudain la voile butte sur un mur et j’ai du mal à la garder sur la tête pendant que le vario couine comme un goret. Deux secondes pour me rendre compte de la taille du boulet et je couche l’Aspen à gauche. J’y vais franco bien décidé à ne pas le lâcher sans m’être battu. C’est du mordant, du vrai, du tatoué, mais dans certaines couches il se décale plein est et il faut alors le retravailler. Je m’y emploie avec application, concentré et motivé par cette planche de salut tant espérée. Il s’apaise par moment et va me remonter ainsi à 2300m, m’assurant la fin du vol telle une formalité. Ensuite, 10 km pour rallier Aiguines sans souci. Je longe maintenant Canjuers et je retrouve Etienne puis Nico qui étaient devant ainsi qu’un gars venu de Signes. Nous nous promenons un moment sur les falaises qui commencent à rougeoyer et admirons le turquoise du lac qui nous invite à la baignade. Les gorges profondes sous nos pieds sont dans l’ombre et les canoës multicolores qui parsèment l’étendue d’eau semblent disposés artistiquement par un peintre du ciel. Nous atterrissons les uns après les autres sur cette belle plage en nous félicitant mutuellement de ce beau parcours pas évident aujourd’hui, puis vient l’heure attendue de la baignade et des photos souvenir. La journée avait mal commencé, elle finit en beauté.
Ou plutôt, elle va finir en beauté.
Etienne et notre ami Signois tentent l’option retour par Aups, Nico et moi par Gréoux. Le temps de se mettre en place au bord de la route, une voiture s’arrête et nous propose…Gréoux. Feu ! Salut Etienne, salut le Signois. Nous apprenons alors dans la voiture qu’Anne-Marie (notre chauffeur) connaît un parapentiste, un prof de droit, je crois, qui s’appelle…Etienne ! Eh oui ! C’était lui de l’autre côté de la route. A Gréoux il nous faut dix minutes pour trouver une voiture qui nous pousse jusqu’à Vinon. Notre moyenne baisse ! Au rond-point de Vinon, nous discutons deux minutes avec la pizzaïola et je m’agenouille à la vue d’un golf noire qui s’annonce. Bingo ! Et là, la cerise sur le gâteau : Nous nous présentons et Mélanie (qui autrefois eût un copain aussi barge que nous…- navettes etc. -…) nous apprend qu’elle habite Rians et que donc…vous avez compris la suite! Lorsque nous lui disons que la voiture de Nico est au Puy de Rians elle nous propose de nous y emmener ! Magnifique ! Nous rigolons de bons coups dans la voiture et effectuons ainsi un retour aussi rapide que si Bams était venu nous chercher mais beaucoup plus agréable, cela va sans dire. Nous lui proposons bien sûr un vol en bi mais la demoiselle craint le vide et demande à réfléchir. On verra ça la prochaine fois qu’on repassera à Rians.
62,79km au compteur en DL2, trois heures entre la sortie de l’eau et l’arrivée à Salon ; Pour une journée mal emmanchée, on a connu pire !!!
Journalisée

Carpe diem et expandit atlas
dgerzy


Karma: +4/-0
Hors ligne Hors ligne

Messages: 182


Voir le profil
« Répondre #1 le: 23 Août 2010 à 22:40:29 »

Joli récit JJ !
Journalisée
J-J


Karma: +12/-0
Hors ligne Hors ligne

Messages: 334


J-J


Voir le profil WWW
« Répondre #2 le: 24 Août 2010 à 15:13:34 »

Merci. Voila la trace. La vidéo est au montage.
Journalisée

Carpe diem et expandit atlas
elimis


Karma: +0/-0
Hors ligne Hors ligne

Messages: 1


Voir le profil Courriel
« Répondre #3 le: 27 Août 2010 à 13:32:39 »

Mets ta trace au format kmz a dispo. Ce sera plus facile à lire et évitera les erreurs de lecture.
Journalisée
Pages: [1]   Haut de page
Imprimer
Aller à:  

Theme orange-lt created by padexx